La chaufferie de la Petite Bouverie, à Rouen, alimente le plus grand réseau de chaleur du territoire. Un équipement innovant qui utilise du bois local comme combustible.

La chaufferie de la Petite Bouverie, à Rouen, a été mise en service e 10 décembre 2020. Une inauguration particulière : l’allumage de la première flamme d’un équipement qui permet de développer les énergies renouvelables et de réduire les gaz à effet de serre. Imaginez un chauffage central d’immeuble étendu à l’échelle d’un quartier ou d’une ville. C’est le principe du réseau de chaleur urbain.

La chaufferie complète celle de la Lombardie, alimentée en gaz. Ce nouveau réseau de chaleur alimente en eau chaude, sanitaire et chauffage, des bâtiments publics, logements collectifs, immeubles de bureaux et établissements de santé... soit 17 000 équivalents-logements sur Rouen, et, à terme, Bihorel, Bois-Guillaume et Darnétal.

Une technologie innovante, unique en France : une chaudière à « combustion étagée » permet une combustion lente, un rendement très important et des performances environnementales très élevées. Elle permet de brûler des plaquettes forestières, copeaux, bois bocagers, pieds de lin, tailles de saule humides issues de filières locales. La chaufferie participe à la réduction de la pollution atmosphérique
 : « Les fumées sont traitées grâce à un électrofiltre qui récupère les poussières et ensuite par un bain d’eau pour les laver », ajoute Aurélien Vabre, responsable commercial Dalkia.

En vitesse de croisière, ce chauffage urbain pourra éviter l’émission de 27 000 tonnes de CO2 chaque année.

Comment ça marche ?

1- Dans le cas présent, le bois est sélectionné par la société Biocombustibles, dans un rayon de 100 km au maximum autour de la chaufferie. Il s’agit de « bois-énergie », c’est-à-dire d’un mélange de plaquettes forestières (branchages, bois d’élagage, bois abîmés…), de bois de recyclage permettant la gestion durable de nos forêts, et, pour le réseau étendu de Rouen-Bihorel, de biomasse singulière.

2- Le bois est contrôlé et stocké en silos avant d’être acheminé par un convoyeur jusqu’à la chaudière.

3- Le bois est ensuite brûlé et transformé en énergie thermique sous forme d’eau ou de vapeur. Les cendres issues de la combustion du bois sont filtrées et stockées dans des bennes spécialisées afin d’être revalorisées, en épandage agricole par exemple, dans une logique d’économie circulaire.

4- La chaleur est ensuite utilisée pour alimenter le réseau de chaleur de la ville et chauffer tous les bâtiments qui lui sont raccordés : piscines, habitations, écoles, bureaux…

Les chiffres clés du nouveau réseau

  • 177 GWh de chaleur livrée
  • 46 km de réseau
  • 17 000 équivalents logements
  • 219 points de livraison
  • 27 000 tonnes de CO2 évitées chaque année, soit l’équivalent de 15 000 voitures retirées de la circulation
  • 57 000 tonnes de bois énergie par an (50 % plaquettes forestières classiques, 50 % biomasse singulière)
  • Création de 32 emplois sur le territoire
  • Une consommation d’électricité 100% verte (panneaux photovoltaïque sur le toit de la nouvelle chaufferie)
  • +1000 indicateurs collectés en temps réel et analysés pour un pilotage fin de la performance énergétique