La place des femmes dans la ville est au cœur des projets d’aménagement portés par la Métropole. Parce qu’en 2021, la mixité dans l’espace public n’est toujours pas une évidence. 

« Les femmes ont tendance à avoir peu d’interactions entre elles dans l’espace public. Elles traversent les places, tandis qu’un homme va plus facilement s’asseoir pour discuter. Notre ambition est de recréer des espaces et de les rendre attractifs pour les femmes », explique Bertrand Masson, directeur de l’aménagement et des grands projets de la Métropole Rouen Normandie.

Neuf projets de renouvellement urbain sont en cours dans la Métropole, dont trois d’intérêt national, sur les Hauts de Rouen, à Petit-Quevilly et sur Cléon - Saint-Aubin-lès-Elbeuf. À chaque fois, l’espace vécu par les femmes est interrogé.

Des solutions nouvelles

En amont, il y a la concertation. « Sur les Hauts de Rouen, nous renouvelons les marches exploratoires afin d’identifier, quand on est une femme, les lieux où l’on est bien de jour comme de nuit. » Ensuite, il y a les solutions adaptées à chaque cadre de vie. « Nous voulons redonner au Châtelet tout son rôle, comme porte d’entrée du quartier. Recréer du foisonnement dans un sentiment de sécurité partagé. » De l’autre côté de la Seine aussi, au Parc des Bruyères, des aménagements nouveaux sont en place. « Politiquement, le city-stade, c’est ce qu’on mettait partout pour « attirer les jeunes » alors que finalement on attirait juste les garçons qui aimaient le football », précise Bertrand Masson. « Pour cette raison, nous avons placé deux paniers de baskets dos à dos. De sorte que le terrain soit investi par plusieurs groupes de personnes, des familles, des filles, et plus seulement par des garçons. » Dans tous les cas, l’exigence est la même, destinée à restaurer de la mixité de genres et de génération.